Pourquoi en 2025 publier un livre sur Huclier très modeste village du Pas-de-Calais

Pour un écrivain vraiment indépendant, publier c’est choisir. Le sujet d’écriture d’abord. Aucun patron, éditeur, pour exiger un thème susceptible d’accroître sa fortune. Et même, en vivant de peu, de plus en plus, jusqu’au plus grand dénuement autorisé par l’époque, sans se soucier du lectorat potentiel. Aucune étude de marché !
La conscience du privilège d’avoir un toit, trois repas quotidiens, n’est malheureusement pas partagée par mes contemporains, emportés par les vagues de désirs et apparences. Sinon, naturellement, ils refuseraient les embrigadements obtenus par l’appât du petit confort supplémentaire, de minuscules avantages, ridicules distinctions.
Pourtant, forcément, des critères prévalent. Des cahiers et feuilles volantes (elles s’égarent souvent) regorgent d’au moins une centaine de projets.
Début 2025, dans l’urgence du peu de temps disponible, ce livre, dont le concept figure en sixième position de la "série" sobrement intitulée « quel avenir pour nos souvenirs ? », est passé en prioritaire, rédigé peut-être trop rapidement. Peut-être pas ! L’urgence permet de préserver la spontanéité et d’écarter les digressions.
Si de la présence humaine supplémentaire m’était accordée, une deuxième version, revue, corrigée, augmentée, au titre légèrement remanié, fleurirait sûrement (pour garnir des étagères). Mes prières la demandent instamment à mes Saints protecteurs ; ils ne sont pas tous reconnus par l’église catholique romaine.
« Ce qui surtout éloigne de vous les consolations célestes, c’est que vous recourez trop tard à la prière.
Car, avant de prier avec insistance, vous cherchez au dehors du soulagement et une multitude de consolations... »
L’abbé Décobert ne m’a pas enseigné ce passage de « l’Imitation de Jésus-Christ ». Si quelques justes souvenirs demeurent de moi dans le village et aux alentours, une telle citation pourrait sembler incohérente avec le gamin surtout intéressé par le football et enfant de chœur uniquement car sa mère avait prétendu impossible de refuser la demande de monsieur le curé. Se montrant surtout intéressé par le football, est préférable, un passage abordera cette distinction.
Madame Mercier, mademoiselle Turpin, monsieur Mercier, entreront également dans la danse. Ils furent ma formation après six années où le patois des parents constituait l’unique aliment.
Le genre nécessite la présence de contemporains de l’époque, et ils ne sont pas tous décédés. Et tous n’eurent pas un comportement honorable.
Plusieurs styles et modes de narration se succéderont. Oui, le synopsis est dans ma tête, il me suffit de rédiger. Même si pour des précisions des recherches s’imposeront, avec l’incertitude sur ma capacité à retrouver l’ensemble des documents disséminés des caves aux greniers. D’autres sur internet.
Nécessairement, un chapitre sur les origines. D’où venons-nous ? Huclier depuis quand ? Enfant ma mère m’avait réalisé un arbre généalogique remontant je ne sais plus à quelle génération. Jamais retrouvé. Plonger dans des archives, c’est également se demander si l’on va dénicher des surprises dans le placard. Une question jamais posée pourrait s’éclairer : pourquoi Jean et Maria n’eurent qu’une fille, en 1929, ma mère ? Et naturellement ce programme me laisse ouvert aux réflexions et au tri parmi les anecdotes dont mon cerveau voudra bien se gratifier d’un retour au premier plan.

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Extrait de

Huclier : le livre.